La Direction générale de la DINEPA et son équipe technique, à la fin de l’année fiscale 2023- 2024, a entrepris une visite d’état des lieux dans les quatre Régions qui composent l’institution; à savoir le Nord (l’OREPA- Nord), le Centre (l’OREPA-Centre), l’Ouest ( l’OREPA-Ouest) et le Sud ( l’OREPA-Sud). Et en ce début de 2024-2025, l’attention de la Direction générale de la DINEPA s’est focalisée sur l’OREPA-Nord, qui couvre trois (3) départements géographiques: le Nord, Nord-Ouest et le Nord-est.
La visite d’état des lieux à l’OREPA-Nord a lieu directement dans la ville du Cap-Haïtien où il y a tout un programme hydraulique en exécution. Cette focalisation a deux principaux objectifs: donner de la visibilité sur les Travaux de Réhabilitation du Système d’Adduction d’ Eau Potable de la ville et mettre en place de nouvelles stratégies et des moyens plus efficaces pour l’année fiscale 2024-2025.
Néanmoins, avant de rentrer dans le vif du sujet et pour une meilleure compréhension de la problématique de l’eau potable, de l’assainissement et de l’ hygiène dans cette ville, un appel à l’histoire est plus que justifiée.
Brève historique de la problématique de l’ eau potable et de l’ assainissement de la ville du Cap-Haïtien
La ville du Cap-Haïtien est la plus ancienne grande ville de la République. Fondée en 1670, pendant une longue période, elle était la capitale de la colonie de Saint-Domingue, donc plus importante que la ville de Port-au-Prince, qui elle-même a été fondée en 1749. Ceci étant précisé, on comprend bien que les infrastructures hydrauliques du Cap-Haïtien sont très anciennes.
La désuétude de ces infrastructures, malgré quelques aménagements et restaurations au siècle dernier (le 20e), donnaient beaucoup d’ inquiétudes après la création de la DINEPA en 2009. Et arrivée à 2020, la population de la ville passait à environ 250 000 habitants. Le système d’approvisionnement et de distribution en eau potable était donc dépassé; et dire que cette année là coïncidait avec présence de la pandémie COVID-19 dans le pays.
Le processus de modernisation des infrastructures et les contraintes rencontrées
À partir de l’année 2020, la DINEPA, grâce au financement de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et via l’ OREPA- Nord et le CTE du Cap-Haïtien, allait lancer de grands chantiers hydrauliques à travers la ville, particulièrement dans les zones les plus défavorisées. Et ce sont ces chantiers qui font l’ objet de la présente campagne de visibilité.
Il est bon de préciser que c’est à partir de l’ année 2009 que l’ État central commençait à réfléchir sérieusement sur les voies et moyens pour améliorer les infrastructures hydrauliques de la deuxième ville du pays. Et nous pouvons même ajouter que de cette date à aujourd’hui (2024), la DINEPA / l’ OREPA- Nord / le CTE de la ville du Cap a fait des efforts incroyables pour développer le secteur EPA, c’est-à-dire travailler, sans relâche, dans la perspective de donner satisfaction à la population, en matière d’eau potable et d’assainissement. Selon les responsables de supervision, les travaux sont avancés à 65 %.
Cela explique pourquoi les chantiers qui facilitent le forage et le pompage de l’ eau sur le site de Balan, pour alimenter les réservoirs de la ville, fonctionnent très bien, malgré le contexte socio-politique, économique et sécuritaire explosif que connait le pays. Et ces résultats ne seraient pas matérialisés, comme on le laissait entrevoir plus haut, sans le financement de la BID et par le canal du Programme Grand-Nord.
Il est à souligner que le problème de la vétusté du réseau, le phénomène de l’ augmentation de la population et la pandémie COVID-19, déjà signalés, ont beaucoup compliqué la problématique de la consommation en eau potable et en assainissement dans la ville. Pour palier à ce problème, seule nouvelle politique hydrique de grande envergure de la DINEPA convient: l’augmentation à outrance des infrastructures hydrauliques par le moyen du Lancement de Travaux de Réhabilitation du Système d’ Adduction d’ Eau Potable de la ville.
Les entreprises sous contrat avec la DINEPA et la répartition des travaux
Les travaux de réhabilitation du Système d’Adduction de la ville du Cap-Haïtien étant vastes, les entreprises sous contrat avec la DINEPA, par le biais d’appel d’offres, pour l’exécution desdits travaux, sont nombreuses. Ainsi on peut citer: GB Design, ESPINA & DEMAIN S.L, SECCA Ingénierie SA, OBINFRA, GRETCO S.A., SOHECO S.A. et BUREC S.A.
De façon très méthodique, ces firmes sont réparties en trois grands secteurs, à travers lesquels les chantiers bourdonnent. Citons:
- Le Secteur Haut-du-Cap/ trois lots de construction couvrant les quartiers de Nazon, Ste Philomène, Cité du Peuple, Vertières, Babiole, Antoine Izemerie, EPPLS, Cité Chauvel, Champin, Kiteyo, Rue Gabart, Ruelle Jéhovah, etc .;
- Le Secteur Petite-Anse/ trois lots de construction couvrant les quartiers de Shada, Petite-Anse, Guy Malari, Conasa, zone Aéroport, Balan, Bas- Aviation, Ruelle Eben- Ezer, Fort St. Michel, etc.),
- Le Secteur Centre-ville/un seul lot de construction couvrant la zone périphérique du Cap-Haïtien et les quartiers de Tiguinen, Laviolette, Champs-de-Mars, etc.
La typologie des chantiers et leurs exigences administratives
Les sept (7) lots de travaux ou chantiers énumérés qui permettent de confirmer, en ce début d’année fiscale ( 2024-2025), que les constructions sont avancés à 65 % (donc en voie d’ exécution), sont confiés aux firmes attributaires des marchés déjà cités. Ils consistent, entre autres, à/en:
- La fourniture et la pose de canalisations en PEHD, raccords et accessoires;
- Des travaux de terrassement;
- Des études topographiques;
- La fourniture et pose de vannes, de compteurs, de poteaux d’incendie et accessoires;
- La fourniture et en pose d’attentes et de branchements particuliers;
- Des essais de pression et de la désinfection des canalisations;
- Des construction de regards en béton armé;
- De la construction de kiosques avec réservoirs en fibre de verre;
- Des travaux de réfection des chaussées.
- Etc.
L’exécution de ces travaux, à côté de l’ intervention des firmes d’ingénierie sous contrat avec la DINEPA et des principaux cadres l’OREPA-Nord/CTE Cap-Haïtien, nécessite beaucoup d’exigences extra-administratives. À ce titre, une synergie permanente de personnes ressources et d’ institutions est mise en place. Et parmi les activités non-ponctuelles qu’ elle occasionne, nous pouvons mettre en exergue les multiples visites d’état des lieux du Directeur Général de l’institution M. Guito Edouard et de son staff technique, les visites des responsables de la Banque Interaméricaine (BID) en Haïti, les réunions récurrentes avec les responsables de chantier, etc.
Conclusion
L’avancement, à 65 %, des Travaux de Réhabilitation du Système d’Adduction d’ Eau Potable de la ville du Cap-Haïtien, quand on sait les contraintes auxquelles le pays fait face, est une grande satisfaction pour la DINEPA et l’OREPA-Nord. Il traduit aussi l’accompagnement sans faille de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), en sa qualité de principal bailleur du Programme Grand-Nord qui coiffe l’exécution des travaux.
Les preuves sont là. La DINEPA reste et demeure une institution publique dynamique. Ses chantiers au niveau des quatre (4) Régions/OREPA continuent à fonctionner pendant que tout est au ralenti dans le pays. Et ce qui est plus qu’une certitude, la DINEPA n’entend pas s’ arrêter en chemin dans sa mission de développer le Secteur EPA et surtout de permettre à la population (rurale et urbaine) de bénéficier des services de qualité en eau potable, en assainissement en hygiène.